mardi

PRIX de ARRABAL

Pemios/Prix de ARRABAL nacido/né en 1932:

2014

A l’unanimité  le “Premio de las Letras Andaluzas”

2013

New York , The Gabarron International Awards 2013,
dans la catégorie Lettres.

Premio alla carriera  Comune di Moniga del Garda

“Orden del Guerrero Teatral”, Argentina

PREMIOS TEATRO DE ROJAS (Espagne) XXI EDICIÓN . Mejor Texto de Autor Español Vivo

prix , BRESIL: “MEMORIA VIVA DA CULTURA E DAS ARTES "

2010
Prix International Théâtre du Millénaire (Brésil)

2009
Rumania: ‘Premiul’ de literatura “Tudor Arghezi” por su “opera omnia”. & ‘Titul de cetatean de onoare’.

Prix de la Ville de Nice â l'affiche du «Festival Paniques ! Cervantès/Arrabal »

Premio de Cultura C.A.P.E.A. Offenbach am Main (D.)

«Europäische Kulturhauptstadt » Linz(A)

2008
“Teatro Nuevo Fernando Arrabal” (Ciudad Rodrigo);
“Hijo adoptivo de Ciudad Rodrigo” (España).
"Ciudadano de honor" Erlanger (D)
"Fronteira do Pensamento" con Bob Wilson, Win Wenders, Philip Glass y Bernard Henri Levy. Porto Alegre (Brasil).
"Théâtre Fernando Arrabal-Le Funambule. Avignon(France)

2007
Prix Spinoza (Festival Teranova)
"Sigma Delta Pi" St. John University (New York)
LLaves de la ciudad de MIAMI (USA)
Doctor Honoris Causa. Thessalonique (Grèce)
Max de Honor, Teatro (Espagne)
Prix Pasolini, cinéma (París)

2006
Ciudadano de Honor (Rute)
Gran Prix d’Interprétation (Festival de Quend, film : « Avida »)
Grand Prix Festival BITTEF Théâtre (Belgrado)
Prix Teranova (Claude Genzling) France.
Citoyen d’honneur de Spa (Belgique).
Clés de la ville de Fontenay (France)

2005
Legion d’honneur
Premio de la Asociación Checa de Directores de Cine
Festival d’Avignon : Medaille d’Or René Char de l’Isle-sur–la Sorgue,

2004
Premier Prix Panique, Foire International du Livre (Bruxelles)
Premio « Francisco de Vitoria » (Puerto Rico)
Premio Wittgenstein (Universidad de Murcia)
Premier Prix des Arts de “La Vache Blue”
Prix du Jury Festival cinéma “La nature dans tous ses arts”
Sigma Delta Pi (St. John ‘s University)
Prix Internacional de Poésie Oriani (Festival Teranova)
Premio Leteo (Leon)

2003
Medalla de Oro de San Fando (Buenos Aires)
XVIII Festival Iberoamericano de Teatro, Cadiz (Espagne)
Promoteur de l=Ordre de la Grande Gidouille
Premio Nacional de Literatura (Espagne)

2002
Premio a la Creatividad Artelgallo (Espagne)
Primera Medalla de Oro de la Universidad del País Vasco
X Muestra de Teatro Español, Alicante (Espagne)
Médaille d=Or de la ville d=Avignon (France)
2001:
XIV Premio Ercilla al mejor espectáculo del año "El cementerio de automóviles" (Espagne).
European Academy of Arts, Sciences and Humanities
Premio Nacional de Teatro 2001 (Espagne)
En la última votación fue el finalista del Premio Cervantes con los votos de Camilo José Cela, José Hierro y Francisco Umbral@ ..

2000
"Satrape" du Collège de =Pataphysique (1)
Premio Cine y Literatura "Eninci" (Espagne)
Premio Nacional de las Letras (Espagne).
Prix de la Francophonie (France)

(1) Le Corps des Satrapes du Collège de =Pataphysique avait déjà coopté les Transcendants Marcel Duchamp, Max Ernst, Boris Vian, Jacques Prévert, Raymond Queneau, René Clair, Jean Dubuffet, Man Ray et Eugène Ionesco, et le 20 avril 2001 il a coopté avec Fernando Arrabal les Transcendants Umberto Eco, Eduoardo Sanguineti, Camilo José Cela, Jean Baudillard et Dario Fo.

1999
Premio "Alessandro Manzoni" di Poesia, (Italia).
Franziska Megert crea http :// www. arrabal . org

1998
Prix de la Société des Auteurs, (France).
Universidad Popular Municipal de Jaen (Espagne)
Premio "Mariano de Cavia", (Espagne).

1997
Grand Prix de la Ville d=Antibes, (France).
43 Feira do Livro, Porto Alegre (Brésil)
Médaille du "Center of Civilization and Culture", (New York University).
Ordre de Marko Marulic, (del Estado Croata).

1996
Grand Prix de la Société des Gens de Lettres, (France).
Prix du Centre National du Livre, (France).

1995
Officier des Arts et des Lettres, (France).
Fiestas patronales de San Roque, Betanzos (Espagne)
Premier Prix "Théâtre de la Roseraie", (France).
Medalla de Oro del Círculo de Bellas Artes de Madrid
.Medalla de Oro de la Ciudad de Melilla, (Espagne).

1994
Prix International Nabokov de Novela, (Italia).
Premio Espasa de Ensayo, (Espagne).
Médaille d=Or du Ministère de la Culture, (Egypto).
Premier Prix "Théâtre au pluriel", (France).

1993
Prix de Théâtre de l=Académie Française.

1986
Medalla de Oro de las Bellas Artes, del Ministerio de Cultura (Espagne).

1984
Worlds Theater Prize, (New York).
Premio Nadal de Novela, (Espagne).

1983
Chevalier des Arts et des Lettres, (France).

1976
Obie Award (Theater), (New York).

1968
Grand Prix de l=Humour Noir, (France).

1967
Grand Prix de Théâtre, (France).

1965
Prix Lugné-Poë du Théâtre, (France).

1959
Recipient Award Ford Foundation,
with Italo Calvino, Hugo Claus , Charles Tomlinson, Günter Grass and Robert Pinget (New York).

1942
Premio Nacional de Superdotado, (Espagne).



El universo de Arrabal es un mundo fantástico que no se parece a nada conocido o imaginado; el grado de su desemejanza alcanza el límite de lo concebible: sólo se asemeja a sí mismo: Milan KUNDERA


Fernando Arrabal posee el incalculable tesoro de tener voz propia: Camilo José CELA

Arrabal está en la sinagoga del teatro del absurdo, que es el teatro menos absurdo y más razonable que se ha escrito nunca. Él desnudó a Nuria Espert en el cine para embellecer la imagen de su madre, que ahora vuelve en María Jesús Valdés. Muerto sin sepultura como estaba el teatro español, ha bastado el latigazo de azufre, el deslumbramiento oscuro de la prosa de Arrabal para que toda nuestra escena se levante clamorosa y vuelva a ser… La última vez que fui jurado del Cervantes, Camilo José Cela, José Hierro y yo luchábamos por Fernando Arrabal. Levanté la voz para votar a Arrabal, este español españolísimo y me secundó Cela, como era de esperar: «Me adhiero, CASI CON VIOLENCIA, a las agudas palabras de Francisco Umbral»: Francisco Umbral.

Si no existiese Arrabal ¡habría que inventarlo!: Juan GOYTISOLO

El conocimiento que aporta Arrabal está teñido de una luz moral que está en la materia misma de su arte: Vicente ALEIXANDRE


El excepcional valor humano y artístico de Fernando Arrabal le ha izado a la primera fila de los escritores de hoy: Samuel BECKETT

Légion d'Honneur

...Le clou de la soirée à la Fondation Cartier pour l'art contemporain… Jack Lang allait remettre la légion d'honneur à… Fernando Arrabal . Il faut confirmer à < j.lang@xxxxxx.fr> et l'heure de convocation est: 18 h 29 (!) le 29 novembre 2006. Arrabal accepte cette distinction créée par Napoléon, Surprise d'autant que la nomination d'Arrabal remonte au 14 juillet 2005.
Au jour J et à l'heure H, les invités se pressent. Les femmes sont toilettées. Jack Lang est impeccable: blazer bleu, chemise rose avec cravate noire. Son teint buriné capte la lumière des caméras. Son cou se tend de façon inimitable vers son interlocuteur. La salle est pleine. Beaucoup de PTI (personnes très importantes) : Michel Piccoli est en retrait, tout discret, Christine Angot royale, Pierre Bergé virevolte, Jean-Marie Colombani, le directeur du Monde scrute, Michel Houellebecq rase les murs, baissant la tête comme marchait feu Pacadis, Agnès Varda est entourée et d'autres comme Viviane Forrester, Pierre-André Boutang, le directeur du CNC etc. attendent le début de la cérémonie. Le silence se fait.
Jack Lang attaque. Il chausse ses lunettes, cisèle ses phrases. Il a toujours son truc épatant des trois adjectifs avec inflexion crescendo, mais dans la sobriété ici. Pas plus de 7 min . Une fois la médaille remise… Arrabal a prévu « trois heures de discours, mais n'en fera qu'une ». Cet génie de 74 ans parlera finalement une dizaine de minutes. Il pétille autant que la première fois où l'on s'est croisé, en 1983, à Linares. Lui et l'organisateur Rentero étaient du pain béni pour la presse espagnole! Il mentionne le jeu d'échecs, cite des jeunes champions que personne, dans la salle, en dehors de lui et moi ne connaît, me prend à témoin. Regards convergents… Son allocution passe enfin en revue tous les géants de la culture qui l'ont façonné (voir son site). Sa carrière est longue, il joue à saute-mouton avec les années. Il conclut par un « viva la muerte, viva la suerte » chaudement applaudi. . Mais que la fête commence. Jack Lang donne le top départ du champagne, du vin, des asperges chaudes et autres régalades. Les mondanités vont débuter. Le tourbillon autour des tables de cocktail commence. Paris est magnifique de la terrasse, au huitième étage. Jack est très entouré. Détendu. Sollicité, évidemment. Arrabal est au top de sa forme, sous les flashes également. Il raconte beaucoup d'anecdotes: Spassky, pressenti pour la légion d'honneur, qui la refusa puis se rétracta - mais trop tard - quelques années plus tard. Sa visite de kibbitz en 1973 dans un championnat d'URSS grâce à une ancienne correspondante de l'AFP lui ayant obtenu une place. Les derniers invités s'éparpillent. Beaucoup attendent le ballet de taxis. N ous sommes à Hollywood. Rideau.


EL PUNT (en català) 30.XI.06
Legionari d'honor
la crònica JORDI SOLER.
Mantinc amb l'universalment reconegut dramaturg Fernando Arrabal una curiosa amistat. A mitjan dècada dels 60, a les golfes del mas que l'inoblidable Ramon de Batlle i la seva plorada esposa Juanita –Fulgència com a pintora, i morta fa poc temps– tenien a Riudellots de la Seva, la companyia del Théâtre La Croix-Rousse de Lió va escenificar l'obra Fando et Lis, de l'esmentat Arrabal. Es tractava d'una representació privada, només per als amics, però aquella gloriosa nit érem a Riudellots, no només els que Ramon de Batlle tenia a Girona, sinó força il·lustres representants del món cultural barceloní. Hi faltava, curiosament, Fernando Arrabal. Després ens vam anar assabentant de qui era l'autor de l'obra en qüestió. Era un home que pintava, que feia cinema, que escrivia, que en sabia un niu de jugar a escacs i que residia habitualment a París, entre altres coses. Quan aquest diari es va apuntar a internet –quina eina, per a nosaltres!–, vaig poder accedir a la web del senyor Arrabal, i de la web, a la seva adreça electrònica. A partir d'aquesta troballa, jo li faig arribar gairebé cada dia la tira d'en Sísif, li escric e-mails que procuro que siguin divertits i extravagants –per respecte a la seva condició de sàtrapa patafísic–, li envio palíndroms en català i, també, algunes bagatel·les eròtiques que sé que li agraden prou. Arrabal ha escrit onze novel·les, un centenar de llibres de poesia, un centenar d'obres de teatre publicades en dinou volums i ha rodat set llargmetratges. A Espanya li han concedit la medalla de Belles Arts, el premi d'assaig Espasa, la medalla d'or del Círculo de Bellas Artes i la medalla d'or de la ciutat de Melilla. El 1984 va guanyar el Nadal de novel·la, i, el 1998, el Mariano de Cavia. França tampoc s'ha oblidat d'ell: premi Lugné Poë de teatre, grand prix du Théâtre, grand prix de l'humour noir, chevalier des Arts et les Lettres ... i set alts reconeixements més. És medalla d'or del Ministeri de Cultura d'Egipte, i a Nova York ha estat distingit amb l'Obie award, el Worlds Theater prize i la medalla del Center of French Civilisation. I mentre escric aquestes línies, avui –ahir per al lector– dimecres 29 de novembre, a París, a la Fundació Cartier per a l'Art Contemporani, el diputat i exministre de Cultura francès Jack Lang li lliurarà les insígnies de cavaller de la Legió d'Honor juntament amb l'escriptora i periodista Laure Adler i Otar Losselliani, de qui aquesta gran eina que és internet només diu «la cerca otar losselliani no concorda amb cap document». Fernando Arrabal ha estat vist en espais televisius fent coses sorprenents, com aquella vegada amb Fernando Sánchez-Dragó i André Malvy, o aquella altra donant respostes d'una admirable solvència intel·lectual a Jesús Quintero. No sé si el corresponsal de TVE a París, Paco Audije, que també és amic seu, enviarà algun reportatge de l'esdeveniment a Madrid. Esperem que sí. En qualsevol cas, felicitats de tot cor, mon vieux!



Francia condecora la rebeldía «congénita» de Fernando Arrabal
RUBÉN AMON. Corresponsal PARIS.- Fernando Arrabal se cuadró como un soldado primerizo cuando Jack Lang le colocó en el pecho la medalla de la Legión de Honor. Era «la solemne culminación de una trayectoria valiente y paradójica», según dijo el ex ministro de Cultura francés, aunque Arrabal prefirió interpretarla como un camino hacia el éxtasis en nombre de Santa Teresa de Jesús.
La proclamación se granjeó la carcajada de los asistentes en la azotea de la Fundación Cartier, una vista panorámica de París que acercaba a Fernando Arrabal al cielo sin perder de vista la complicidad terrenal de su «lazarillo».
Hablamos de Michel Houellebecq, referencia transgresora de las letras francesas e invitado inseparable del premiado en un acto previsiblemente surrealista y aristocráticamente parisino al compás de la gauche caviar.
Porque la izquierda francesa come ostras y bebe champagne. Mucho más cuando se trata de rendir homenaje al dramaturgo, cineasta, poeta y escritor que mejor ha sobrevivido a las sacudidas de todas las vanguardias. Ya lo decía ayer la cineasta Agnès Varda mirando de reojo la medalla en el pecho del camarada Arrabal: «Adoro a este personaje. Adoro sus obras. Ha sido una fuente de vitalidad para la cultura, una luminaria a contracorriente que tiene el mérito de haber preservado su vigencia y su actualidad».
Unos y otros elogios coinciden implícitamente con la exhaustiva semblanza que Jack Lang trazó en la tribuna de oradores. No sólo recordó el compromiso de Arrabal con la libertad y con la cultura.
También hizo un panegírico entusiasta de sus ambigüedades y de sus contradicciones. Incluidos los desórdenes con la castidad y el oxímoron de la inexorable lucidez. «Fernando Arrabal», puntualizó el alfil de Mitterrand, «ha sido esencialmente un viajero. Un viajero en términos biográficos y un viajero en términos culturales que ha sabido oscilar sin miedo y sin prejuicios para enriquecer la identidad de la cultura francesa... y no sólo francesa. Fernando Arrabal ha sido, ante todo, un desobediente congénito». El acontecimiento estaba previsto a las 18 horas y 29 minutos. Un guiño arrabalesco que el premiado despreció llegando tarde y que luego compensó audazmente con el micrófono sobre el escenario.
«Fue en esta ciudad donde refundamos el desorden y el caos. Ahora me siento en éxtasis, como Teresa de Avila. Y reivindico la esperanza de que nuestro mundo lo pueblen los quijotes. En el fondo soy un patriota. Así que van a permitirme despedirme de ustedes en español: viva la suerte».
El texto del discurso de agradecimiento lo habían escrito mano a mano en un restaurante Fernando Arrabal y Houellebecq. Así se explican los pasajes herméticos e inescrutables, aunque ambos colegas prefirieron definirlo como un ejercicio de poesía sublime en homenaje a San Ignacio de Loyola, a Picasso, a Juan Gris y «a los exiliados españoles en general».
Era una manera de mirarse en el espejo. De hecho, Fernando Arrabal, orgulloso de llevar en el pecho otra condecoración «la medalla de trascendente sátrapa», dio a entender que su sueño había sido vivir en París. Y que lo había conseguido.


… Allocution de Fernando Arrabal
[Note de l'auteur : J'ai lu mon allocution, comme d'habitude, en l'abrégeant ou l'allongeant ; et en la parant des roucoulements de l'improvisation.] :
« Voilà 480 ans, dit la légende, s'échappa de sa demeure, ses colombes et ses immortelles une petite fille extra-terrestre d'Avila, Thérèse. Elle aimait le théâtre, transportée par ses frissons. Elle était fascinée par le jeu d'échecs et ses tourbillons. Des siècles plus tard elle deviendra la sainte patronne de l'art-science de l'échiquier, celui de Marcel Duchamp. Après plusieurs jours de fugue elle aurait déclaré aux alguazils qui l'avaient découverte : « Je m'échappais loin de chez moi pour trouver les douleurs et les grâces du 'destierro', à Paris… pour conquérir la gloire'. Aujourd'hui, la dixième joueuse du monde, une autre petite fille extra-terrestre, cette fois âgée de douze ans et championne de Chine, Yifan Hou, répète que son rêve est de 'vivre la modernité, émigrée à Paris'.
« Ils ont tous émigré (ou disons beaucoup). Ils sont arrivés en exil pour, finalement, créer la Modernité. Luis Vives et Ignace de Loyola ainsi que Tommasso Campanella (mort à Paris le 21 mai 163 9), et mille autres, furent les précurseurs. Dès le début nous avons été très nombreux, nous autres Espagnols : Miro la grâce, Dali la connaissance, Juan Gris la découverte ou Picasso la joie. {Quand Michel Houellebecq et moi avons corrigé mon texte [au Dôme -café culte et de tradition - une heure avant la cérémonie] il a préféré que j'accole le 'commerce' au nom de Picasso}. Puis viendront les lions de salon ou les minets de la jungle et de tout feuillage comme le Russe Alekhine, le polycéphale Bourbaki, l'Italien Modigliani, le Roumain Tzara, le Tchèque Kundera, ou le 'Réunionnais' Houellebecq {cette fois, celui-ci a voulu que je le nomme (avec plus d'exactitude) , 'créole'}.
« Mais surtout au coeur de la Modernité a été créé le seul théâtre d'aujourd'hui qui traverse les frontières. Un théâtre qui met en scène la renaissance, le frémissement et la terreur de la littérature contemporaine. Un théâtre qui, par ses griffes et ses prévisions, annonçait hier la disparition des titans et la venue des dieux. On nous a baptisés de diverses manières. De la façon la plus infamante on a voulu claquemurer nos œuvres dans la caserne "avant-garde". L'appellation qui a le plus ébranlé les paradoxes ('théâtre de l'absurde') n'a pas enthousiasmé Beckett. En recevant le livre d'Esslin et en nous voyant, nous, les quatre pionniers de cette aventure, sur la couverture du livre fondateur, il m'a dit: 'Théâtre de l'absurde, quelle absurdité!' {Ici, Houellebecq m'a demandé de prolonger ma revue des nourrices et des berceaux de notre théâtre (Depuis les catacombes de Saint-Germain jusqu'au off off de New York) Et pendant une heure au moins. [Je tiens à rassurer l'auditoire en affirmant que je ne mettrai pas en pratique ce conseil. Bien que Michel Houellebecq, changeant d'opinion, ait répété : "il faut tenir trois heures"]}
« Avant de faire don de sa personne (hélas !) à la République Française, Jack Lang a été le premier à célébrer avec du laurier et des éclairs les fêtes et rites de la scène avec son Festival de la modernité théâtrale. Avec quel plaisir j'ai pu parcourir en compagnie de 'Jack et Monique' les scènes et vigies de Chiraz, Belgrade, Edimbourg, Valence (Californie), Caracas ou Tokyo. Malheureusement aujourd'hui je ne les vois plus dans les « barracas » et sur les tréteaux du grand théâtre du monde, …enchaînés qu'ils sont au char de l'Etat.
« Nous, les dramaturges qui avons conçu ce théâtre de la modernité nous étions ou sommes des exilés: l'Irlandais Beckett, le Roumain Ionesco, le Russe Adamov ou le Polonais Topor. Au nom de tous j'ai reçu mercredi 29 novembre l'honneur légionnaire (la Légion d'Honneur) qu'ils méritaient infiniment plus que moi, et précisément des mains de Jack Lang. { « Découverte scientifique : l'effet magique de la Légion d'Honneur voyage à la vitesse du son et non de la lumière » me dit, tout heureux (mais oui !) Houellebecq, depuis l'appel de Mirto.}
« Dans notre théâtre seul l'ours pelé s'accouple avec la tortue "décarapacée ". Mais sous le volcan.
« Le chant des choristes laquais empeste sous le ventilateur du pouvoir.
« Loin de "notre théâtre" le scribouillard officiel écrit à la sueur de son front, atteint de rhumatismes
« Nous 'desterrados' (et fondateurs de la modernité) vivons éparpillés en exil, avec humilité, campanules et couronnes. Ou nous nous réunissons en groupuscules de roc blindé. Nous sommes, comme les petites filles extra-terrestres, Thérèse d'Avila et Yifan Hou de Pékin, tous les mêmes, ceux d'hier, d'aujourd'hui et de demain, les sages et les fous, les héros et les insensés. Nous ne sommes pas venus pour vivre mieux ou moins mal, car nous nous efforçons d'appartenir à le légion des quichottes, des chevaliers errants, avec des paroles de beauté et de science et d'humour. VIVA LA SUERTE » F.Arrabal.